RAPPORT D’ACTIVITÉ

Saison 2009/2010

Les Enfants Terribles : Bastien Blanchard (Gontran) Karim Chemla (Bessarabo) Tom Courboulex (L'Auteur) Mathilde Fernandez (La Femme) Lauriane Foissin (La Mère) Issam Kadichi (L'Ami et Le Contrôleur) Louis-Aubry Longeray (Le Plombier et La Surette) Tania Oudinet (La Bonne et La Dame)

L'argument : Pièce en un acte assez court, cette comédie s'attache à une journée dans la vie d'un auteur (qui pourrait bien être Anouilh en personne) où l'on voit s'accumuler, en peu de temps, une série de catastrophes qui vont crescendo jusqu'à la destruction ultime de sa demeure : sa femme le quitte, un journaliste roumain l'envahit pour une interview, sa mère abuse de sa patience et de son temps, un collègue et une dame agressive le harcèlent au téléphone, sa bonne est enceinte de lui, son copain de régiment lui réclame de l'argent, un vieil ami fait du chantage affectif au suicide, un agent de l'État suspicieux inspecte son appartement, un plombier provoque une inondation... En une heure de virtuosité dramaturgique, ce vaudeville mené de main de maître (et créé en 1948 par Anouilh lui-même) nous emmène dans un délire digne des meilleurs humoristes d'aujourd'hui !

1910-2010 : Centenaire de la naissance de Jean Anouilh. Le choix s’est encore porté sur une pièce de Jean Anouilh : "Épisode de la vie d'un Auteur", qui a l'avantage de ne pas être connue, d'être très peu jouée, et de s'avérer percutante et très drôle !

Les répétitions ont commencé vers le mois de juin 2009 avec une nouvelle équipe motivée pour un nouveau projet...

La troupe des Enfants Terribles, constituée de 8 enfants et adolescents, reste une émanation : • Des élèves de l’atelier de Numa Sadoul à Saint-Paul de Vence, • Des élèves de l’atelier de Numa Sadoul à Nice (théâtre de la Cité). Ces élèves mènent donc un « double cursus » en suivant les cours de Numa Sadoul dans leurs ateliers théâtre respectifs et dans le cadre des répétitions de la troupe.

La vie de la troupe… Les répétitions ont été assurées tous les samedis ou dimanches, pendant la période juin 2009 à juin 2010, dans le local mis gracieusement à la disposition de l’Association par la Mairie de Saint-Paul.

Les représentations et… distinctions :

La troupe a connu un mois de mai très chargé, avec pour commencer la sélection dans deux festivals.

■ Festival du Théâtre Amateur Festhea sur la vaste scène de l'Espace Magnan à Nice. Dimanche 2 mai 2010.

Les Enfants Terribles ont remporté les qualifications pour la finale régionale du Festival National du Théâtre Amateur (Festhea). La troupe a été sélectionnée, avec huit autres, parmi vingt-huit troupes provenant des quatre coins de la région PACA. Premier tour, dimanche 2 mai à 17 h, à l'espace Magnan de Nice. Puis finale (éventuelle) à Tours, en octobre...

■ Festival de théâtre d'élèves des Didascalies au grand théâtre de Grasse. Jeudi 27 mai 2010.

Voici qu’un autre festival déroule le tapis rouge sous les pas de nos jeunes acteurs... Les XXIémes Didascalies, manifestation qui réunit chaque année des troupes d'élèves du monde entier au théâtre de Grasse (l'un des plus beaux de la région), ont choisi de programmer "in extremis" - et sans audition - le nouveau spectacle des Enfants Terribles !

S'ensuivirent une série de représentations :

■ Samedi 29 mai 2010 à 21 h THEATRE NATIONAL DE NICE - Promenade des Arts - 06300 Nice 318 Places. La véritable création "publique" de la bouffonnerie d'Anouilh devait avoir lieu dans le plus prestigieux théâtre des Alpes Maritimes. Les Enfants Terribles ont déployé leur talent sur la scène de la Salle Michel-Simon au Théâtre National de Nice ! Cette invitation prouvait que la notoriété et le dynamisme de ces acteurs étaient notoires. Cela donna des gradins quasiment pleins, un public en or et une troupe débordant de créativité. Probablement, la meilleure de toute la série !

■ Vendredi 4 et samedi 5 juin 2010 à 20 h 30 THEATRE TRIMAGES - 17 rue d'Alsace-Lorraine - 06000 Nice

■/ Samedi 12 juin et dimanche 13 juin 2010 à 20 h 30 THEATRE ANTIBEA - 15 rue Clemenceau - 06600 Antibes

Pour ces 4 représentations, public, acteurs et succès : rien à dire que du bon !

■ Du jeudi 8 au samedi 17 juillet 2010 Tous les jours à 12 h FESTIVAL D'AVIGNON au Collège de La Salle - Place Pasteur - 84000 Avignon

La troupe s'expatria comme d'habitude en juillet, pendant dix jours au festival-off d'Avignon, à la salle de l'Atelier du collège de La Salle (62 fauteuils), du 8 au 17, tous les jours à midi. A peine 5 spectateurs le premier jour, puis 23 le deuxième, puis 34 le troisième, et ainsi de suite pour arriver très vite à une fréquentation optimale.

■ Dimanche 18 juillet 2010 à 21 h LES NUITS DE LA COURTINE - 06570 Saint-Paul de Vence

La tournée locale, comme de coutume, s'est achevée aux Nuits de la Courtine de Saint-Paul, le soir du 18 juillet 2010, devant un public nombreux et chaleureux. Un pot d’adieu s’est tenu à l’issue de cette représentation qui a réuni les représentants de la Mairie de Saint-Paul et des parents et amis.

■ Samedi 30 et dimanche 31 octobre 2010, THEATRE COMEDIE NATION - Paris 11ème. Ultimes représentations de la tournée de "Épisode de la vie d'un Auteur", une apothéose dans un théâtre parisien, le Comédie Nation, avec des acteurs percutants, un public nombreux et comblé, bref une conclusion parfaite pour un travail aussi original !

En résumé : même si ce ne fut pas le triomphe du "Voyageur sans bagage" deux ans auparavant - car "Épisode de la vie d'un Auteur" est une pièce inconnue et une farce vaudevillesque assez grinçante -, et qu’il faut sans doute également tenir compte d’un contexte économique peu favorable - ce fut un réel succès durant la vingtaine de représentations, et sûrement le meilleur "travail" de la troupe, le plus abouti.

Les apports au plan pédagogique : Promesses tenues cette année encore !!

L'objectif pédagogique a consisté tout d’abord à encadrer huit enfants et adolescents - cinq garçons et trois filles âgés de 12 à 20 ans -, tous élèves émérites des ateliers de Numa Sadoul à Saint-Paul et à Nice, à les confronter à une pièce difficile à monter du grand répertoire contemporain, à les faire répéter et travailler durant des mois – chaque week-end pendant une année – dans des conditions dignes d'une troupe professionnelle, à leur faire jouer le spectacle enfin prêt dans quelques bons théâtres du département et dans un théâtre parisien et à les immerger durant quinze jours dans le grand bain du festival d'Avignon, comme n'importe quelle troupe professionnelle occupée à répéter, distribuer des tracts, rencontrer le public, voir d'autres spectacles, échanger avec des gens de théâtre... et jouer tous les jours.

Reconnaissance du travail de Numa Sadoul et de ses élèves, la troupe a été sélectionnée par deux festivals et a pu se produire dans le cadre du prestigieux théâtre de Nice, ainsi qu’à Paris…

Enfin, la pédagogie a agi également sur les jeunes spectateurs, en familles ou en groupes, qui sont venus nombreux visionner et juger le résultat du travail de fourmi accompli par d'autres jeunes venus du Midi de la France. L'expérience des festivals 2006, 2008 et 2010, qui furent une grande réussite artistique et commerciale, montre que l'objectif pédagogique a été tenu.

La communication :

▪ Le site internet. Géré par Bastien Blanchard, il a largement été abondé par Numa Sadoul pour illustrer les activités de la troupe. Annexe : page d’accueil.

▪ Tirage d’affiches pour l’ensemble des représentations (Nice, Antibes, Avignon, Saint-Paul, Paris) et de flyers pour Avignon et Paris. Pour Avignon : tee shirts avec transfert pour chacun des acteurs et pour le metteur en scène, aux fins d'assurer le tractage quotidien. Annexe : Exemple d’affiche et flyers.

▪ Médias :

• Presse : Nombreux articles dans la presse locale et nationale. Annexe : exemples d’articles.

• Sites internet : Articles parus sur les sites internet locaux et nationaux.

• Radio : Interview de Numa Sadoul dans l’émission « Rideau rouge » sur RCN, 5 octobre 2009. Passage de Numa Sadoul à France Musique dans l’émission « À portée de mots », le 9 septembre 2008, au cours de laquelle il a évoqué l’existence d’ORFEA et ses activités.

• Télévision : Interview de Numa Sadoul sur Nice Azur TV, le 18 mars 2010.

La communication autour de la contribution de la Mairie de Saint-Paul a été assurée par l’apposition du logo de Saint-Paul sur l’ensemble des affiches et flyers.

Les témoignages…

Blog de Guy Degeorges, « Un Soir ou un autre » Dimanche, 31 octobre 2010 Je me souviens d'Anouilh…

« Je me souviens d’avoir été aussi jeune et affamé que les ados qui s’emparent ce soir de la scène de la Comédie Nation, avec peur de rien et l’envie de jouer à très haute voix, de tout être à la fois. J’aurai aimé rencontrer alors un bon professeur. Ce soir, il ne faut pas plus longtemps que la première seconde à chacun de ces jeunes acteurs pour exister à 100%. Chaque personnage sitôt dessiné. Pour rester après dans le rythme et aussi féroces que le texte. Pour parler vrai, j’aime voir enfin jouer des amateurs sans craindre de les voir jouer faux.

Je me souviens d’avoir bizarrement lu d’Anouilh, trop tôt et il y a très longtemps, les pièces roses, pièces noires et pièces grinçantes, avant même de comprendre que tout théâtre était avant tout fait pour être joué sur scène. Avant de savoir qu’Antigone avait d’abord été écrit par Sophocle. En lisant les pièces, je commençais au moins à comprendre le sens de l’ironie, la politesse du désespoir. Toute mise en scène d’Anouilh balance sans doute entre deux feux, c’est ce soir en surface moins noir que drôle, même burlesque. Quoiqu’à gratter un peu…

Je me souviens avoir vu une seule des ses pièces, la dernière (le Nombril) en 1981. Un jour Anouilh mourut- puis longtemps après, mon père- trente ans durant ses pièces disparurent des scènes. Trop écrites, trop datées, trop peu flexibles? Cette année il a 100 ans, il est temps. J’aime voir ce soir Anouilh non trahi mais un peu détourné, joué comme du Feydeau, en crescendo, tous quiproquos télescopés. J’aime le contraste entre le contexte suranné de l’après guerre (les « cher maitre », les réquisitions de m2 carrés), et l’énergie contemporaine, jubilatoire, cartoonesque des très jeunes acteurs. Pas de temps à perdre pour tout s’approprier: ils n’ont qu’une heure! J’aime voir une pièce qui fait rire sur un si grave sujet : les emmerdeurs…. Pour nous étourdir dans l’éternel tourbillon des égoïsmes.

Je me souviens de « Léon » (ne pas confondre avec « Léon »). Ca marche à tous les coups. Et j’aime voir mes propres fils rire pour la première fois des mots d’Anouilh. Je crois qu’ils s’en souviendront. L’un d’eux m’explique ce que le costume du plombier doit à Super Mario.

Je me souviens d’avoir lu (vers 1975 ?), trop tôt encore, les entretiens de Numa Sadoul avec Gotlib. Adolescent alors, découvrant pour la première fois que des œuvres pouvaient non seulement se lire avec plaisir, mais s’interpréter. Ignorant toutes les années d’après jusqu’à presque maintenant que l’interlocuteur sur papier d’Hergé, Franquin, Moebius, Tardi et les autres, mettait aussi le mouvement en scène, et Anouilh qui plus est. J’aime quand les univers sortent des cases.

Je me souviendrai d’Episodes de la vie d’un auteur, de Jean Anouilh, interprété par les Enfants Terribles et mis en scène par Numa Sadoul, à la Comédie Nation. C’était hier soir samedi, et encore aujourd’hui. Guy »




Les témoignages…

Marc Bret, vice-président du jury de Festhéa Envoi par courriel le 4 Mai 2010

« Un petit message pour te dire que j'ai été très content de te revoir dimanche et de découvrir ta jeune troupe, lors de Festhéa.

J'ai apprécié votre énergie et votre sportivité dans ce concours.

Tu leur as fait un beau cadeau, en les menant là et en leur permettant de jouer bientôt dans d'aussi belles conditions.

En tant que membre du jury, je te remets un prix spécial, celui de l'élégance.

L'élégance de prendre soin de ta troupe.

L'élégance de prendre des risques.

L'élégance de te remettre en question, d'être solidaire du travail de tes comédiens, jusque dans leurs faiblesses, ce qui n'a pas été le cas de tout le monde.

L'élégance de ne pas être un gourou et de ne pas te servir du théâtre pour te montrer, pour satisfaire ton ego ou pour un quelconque profit.

Et surtout, l'élégance d'être resté si courtois face à certains qui profitaient d'un pseudo-pouvoir pour se faire mousser ou régler des comptes.

Une fois encore merci à ta troupe et à toi d'avoir participé.

Je vous souhaite le meilleur pour l'avenir. »




Nous tenons à remercier ici :

▪ La Mairie de Saint-Paul de Vence pour sa contribution. ▪ Le Bureau de l’Association ORFEA et plus spécialement sa Trésorière.

▪ Bastien Blanchard pour le site.

▪ Tom Courboulex pour la supervision générale.

▪ Agnès et Frédéric Droguet pour les affiches et flyers.

▪ François Fernandez pour ses photographies.

▪ Mathilde Fernandez pour les costumes et le maquillage.

▪ Théo Fernandez et Issam Kadichi pour les vidéos.

▪ Les parents et familles pour leur soutien.